- chevalier
- Chevalier, m. acut. Signifie proprement quiconque est à cheval, ou va à cheval, Eques. En laquelle generale signification il est usité tant en François, qu'en Espagnol: mais plus estroittement il est prins pour celuy qui est armé et decoré par le Roy (ou autre ayant droit de ce faire) des armes et ornemens de chevalier, en quoy anciennement estoient usitées les cerimonies, de raser tout le poil au nouveau chevalier, le baigner au baing, le coucher dans un lict de parement, le vestir de pourpoint de couleur cramoisie, le chausser de chausses de brunette, le ceindre de bauldrier et d'espée, ou le luy pendre en escharpe de l'espaule droite, descendant sur le costé gauche, luy chausser les esperons dorez, le faire veiller en une chapelle, luy donner l'accollée, ou luy frapper de son estoc nud sur l'espaule: mais à present, presques toutes lesdites ceremonies sont des-usitées. Selon cela, on trouve ces phrases, chevalier d'accollée, chevalier aux esperons dorez, chevalier de bataille, de rencontre et d'assaut, qui est la plus honorable facture de chevalier, ores que pour l'urgence et precipitation de l'occasion occurrante, bien peu desdites cerimonies y fussent observées, et les faisoit en telles occasions volontiers le Roy, parce que l'Ordre nouvellement par eux receu, les obligeoit à faire plus grand devoir et effort de leurs personnes esdites batailles, rencontres et assauts, que s'ils n'eussent receu l'Ordre de chevalerie.Chevaliers de l'Ordre, Torquati equites.Faire chevalier, Cingere equitem, vel Exornare equestri militia, vel equestri dignitate. Bud. ex Papin.Donner chevalerie à un homme, est le faire chevalier, et luy donner l'accollée.Receu des chevaliers de l'Ordre, Receptus in cohortem Torquatorum. B.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.